Le Portrait Mental de Stéphane NOMIS

Stéphane NOMIS est un ancien judoka international, devenu entrepreneur à succès en fondant Ippon Technologies, une entreprise aujourd’hui implantée sur plusieurs continents. 

Son parcours est marqué par une capacité constante à transformer l’engagement en résultats, aussi bien dans l’entreprise que dans le sport de haut niveau. 

Engagé dans l’impact social à travers la Fondation Ippon, il est depuis novembre 2020 Président de la Fédération française de judo, qu’il conduit avec une exigence de performance, de responsabilité et de transmission des valeurs du judo.

Quelles sont les qualités et les valeurs sur lesquelles tu t’appuies le plus pour atteindre tes objectifs ?

Pour atteindre mes objectifs, je m’appuie sur trois choses essentiellement : la persévérance, le travail, et le sens du collectif ou de l’entourage. C’est ce qui a guidé ma vie : du judo quand j’étais athlète à l’entreprise avec ippon Technologie, et re du judo avec la présidence de la fédération française de judo.

La persévérance, ça vient du tatami : tu tombes, tu te relèves, tu recommences. Jamais tu ne dois lâcher. Tu tombes beaucoup et tu te relèves beaucoup.

Je n’étais pas talentueux, donc j’ai beaucoup, beaucoup travaillé. Et c’est ça qui a fait la différence : j’ai travaillé plus que les autres. Même si je n’ai pas atteint le niveau olympique, j’ai atteint un sacré niveau juste parce que j’ai travaillé plus que les autres.

Et enfin, concernant le collectif, je n’ai pas très bien géré ça durant ma carrière. J’étais mal entouré. Je n’ai pas voulu m’entourer : c’est de ma faute. J’étais un peu rebelle.

Au final, quand je suis passé dans le monde de l’entreprise, je me suis très bien entouré, et c’est ce qui te permet d’avancer. Et quand j’ai repris la fédération, c’est ce qui s’est produit aussi : je me suis entouré des meilleurs pour être le meilleur président de fédération.

Quelle expérience a le plus changé ta vision de la vie et renforcé ton état d’esprit ?

 L’expérience qui a le plus changé ma vision de la vie, c’est la période juste après ma carrière, quand j’ai arrêté le judo de haut niveau. Tu te retrouves seul avec une question très simple : qu’est-ce que tu vas faire aujourd’hui, dès maintenant

À ce moment-là, j’ai été obligé de réfléchir en profondeur. J’ai été soutenu par le père de mon ancienne copine à l’époque, et j’ai repensé à tout ce qui n’avait pas fonctionné dans ma carrière.

Et j’ai compris une chose essentielle : j’avais battu les meilleurs du monde, mais comme dirait Larbi Benboudaoud, jamais le même jour. Et je n’ai jamais été numéro 1 mondial. J’ai longtemps cherché pourquoi, et j’ai pris conscience qu’à cette période-là, je n’avais pas construit une équipe structurée, complète, avec les bonnes compétences autour de moi pour m’accompagner au sommet.

Je pense que la volonté, je l’avais. Le talent, un peu moins, mais la volonté compensait. Sauf que pour être champion, il faut plus que ça : il faut un plan. Un plan très, très clair. Des objectifs mesurables, avec des étapes intermédiaires obligatoires — je l’ai compris bien longtemps après.

Et il faut une sacrée équipe solide autour de toi pour avancer.
Cette prise de conscience a transformé ma manière de voir la performance, surtout dans le monde de l’entreprise.

J’ai donc décidé de repartir sur des bases nouvelles en appliquant tout ce que j’avais fait pendant ma carrière de judoka : tout ce qui avait marché, mais aussi tout ce qui m’avait manqué.

J’ai construit la meilleure équipe possible autour de moi dans mon entreprise, et ça m’a permis d’avancer et de réussir. Et pareil quand j’ai eu un challenge d’accéder à la Présidence de France Judo, puis celui de faire évoluer la fédération: j’ai mis la meilleure équipe, j’ai choisi les meilleures personnes dans chacun des domaines, avec des compétences, pas les copains, pour réussir le challenge. Et je pense que c’est plutôt pas mal fait. Je précise aussi que j’ai toujours eu un coach d’entreprise à mes côtés.

Cette période juste après ma carrière de judoka a été la plus importante. C’est aussi à ce moment-là que j’ai lu un livre qui a profondément marqué ma vie, Unlimited Power de Tony Robbins. Cette phase a été une véritable transition : j’ai gagné en lucidité, en structuration, et même en ambition. J’ai défini des objectifs clairs que je voulais atteindre, et j’ai compris une chose essentielle : seul, tu n’y arrives jamais.

Aujourd’hui encore, je travaille toujours de cette manière.

Qu’est-ce qui donne du sens à ton engagement professionnel et te motive à y mettre le meilleur de toi même ?

Ce qui donne du sens à mon engagement professionnel, c’est l’idée de construire, transmettre et faire grandir les autres. J’ai toujours été animé par le fait de créer quelque chose qui dépasse ma propre trajectoire : une équipe plus forte, une entreprise plus grande que moi, un écosystème plus grand que moi.

 

J’ai toujours voulu une dynamique qui ouvre des portes à d’autres, qui permet aux gens d’être meilleurs et d’avancer après qu’on ait travaillé ensemble.

Cette semaine au Japon, j’ai d’abord échangé avec Michel Brousse, puis je suis allé au Kodokan. Ces deux moments m’ont remis les idées claires. En retournant au Kodokan, je me suis retrouvé et j’ai reconnecté avec les maximes fondamentales du judo : « Polis ton corps et ton esprit », « Fais rayonner la voie », « Choisis la voie juste, fixe la volonté et fais rayonner la voie dans le monde ».

On grandit tellement plus vite en aidant les autres à grandir. Ça va tellement plus vite.

Ces principes correspondent à ce que je vis aujourd’hui, à ce que j’ai fait de ma vie.

J’ai toujours été animé par le judo : un engagement profond pour m’élever d’abord moi, avec de l’apprentissage, de la formation, de la persévérance, du travail, et ensuite le retransmettre aux gens. C’est la vision de Jigoro Kano. Elle m’a toujours inspiré. Elle a toujours été en moi.

Aujourd’hui, dans le judo autant que dans l’entreprise, j’aime le concret : j’aime voir les choses avancer, voir les gens progresser. Les projets, je veux qu’ils avancent vite. Je veux que les athlètes gagnent vite. Je suis un bâtisseur, même si parfois ça fait du mal aux gens parce que je vais trop vite, qu’on a l’impression que je défonce les portes. Mais pour moi, c’est le résultat qui compte.

Je veux bâtir des environnements de haute performance, comme quand on le fait avec une équipe nationale : un cadre clair, un objectif clair, de l’exigence — beaucoup d’exigence — beaucoup de travail, et toujours dans le respect des gens et de la progression.

J’ai toujours aimé transmettre, apprendre à transmettre. Même quand j’étais petit, j’apprenais et j’expliquais à mes copains. Tout ce que le judo m’a donné — valeurs, discipline, persévérance — aujourd’hui je le réinjecte dans mon entreprise, ou dans mes entreprises, parce que j’en ai plusieurs, mais aussi dans le sport et le judo français.

Ce que j’applique pour les autres, je l’applique pour moi. J’essaie d’être hyper responsable. Je sais que je dois être solide, exemplaire. Et je suis exigeant envers les autres parce que je suis ultra exigeant envers moi-même aussi. J’essaie d’être le meilleur chaque jour.

Comment t’y prends-tu pour prendre des décisions importantes ?

Pour prendre mes décisions importantes, c’est un mélange de vision — court terme, moyen terme, long terme d’intuition et d’analyse. En MBTI (test permettant d’identifier sa préférence psychologique naturelle), je suis ENTJ (type de personnalité). Avant, j’étais ENTP, et je suis passé ENTJ avec l’âge. J’ai toujours eu un instinct de décision rapide, une vraie capacité à trancher. Même en réunion : je tranche, j’avance.

Au début, j’étais trop impulsif, j’allais trop vite. Mais ça marche moins bien quand tu es dirigeant : quand tu es tout là-haut, il faut prendre plus de recul. Donc j’ai appris à structurer ma méthode. Je clarifie le vrai objectif de la décision, puis j’analyse les options, les données, les risques. Je fais beaucoup de SWOT (outil d’analyse stratégique), vraiment beaucoup.

Je demande aussi beaucoup d’avis. J’ai des conseillers sur de nombreux sujets et je les sollicite, parce que quand tu as des gens compétents, des bonnes compétences, ça change tout : ça te protège contre les angles morts.

Je me demande souvent si la décision est cohérente avec mes valeurs, avec la vision que j’ai envie de porter. Je me demande aussi si elle est cohérente avec le principe du judo : est-ce que tu choisis la voie qui est juste ? C’est important pour moi. Et après, je tranche. 

Une fois que j’ai tranché, j’avance, je ne regarde plus en arrière.

Une fois que j’ai tranché, j’avance, je ne regarde plus en arrière. Même quand j’achète une voiture : une fois que j’ai choisi, je ne me retourne plus pour comparer. C’est fini : j’avance, j’avance, j’avance, j’avance ! C’est pareil dans toutes mes décisions.

Avec le temps, j’ai compris aussi qu’on peut se tromper si l’objectif est mal défini, si la tête est brouillée. Après les Jeux, j’étais tellement fatigué que j’ai pris parfois des mauvaises décisions, et je n’ai pas pris assez de conseillers. Ça peut arriver dans une vie professionnelle intense, avec beaucoup de sujets.

Ce qui compte, c’est de pouvoir se dire : OK, je me suis trompé, il faut corriger et repartir. Il ne faut pas avoir peur de faire machine arrière. Beaucoup de politiques ne le font jamais, ne reconnaissent jamais les erreurs. Moi, je les reconnais. Tu t’es trompé, tu le dis, les gens comprennent, et parfois ça t’évite une catastrophe.

Aujourd’hui, ma manière de décider, c’est l’équilibre entre trois forces : l’instinct du compétiteur, la méthode du dirigeant et l’humilité du judoka qui te fait te réajuster tout le temps, sans avoir peur de te réajuster quand tu t’es trompé.

Comment mobilises-tu ton meilleur niveau de concentration et d’énergie lorsque l’enjeu est élevé ?

Quand l’enjeu est élevé, je reviens toujours aux fondamentaux du judo : être dans l’instant présent. Et d’ailleurs, c’est aussi le cas dans ma pratique du golf : être dans la maîtrise, dans le calme, dans l’intensité. Ça, c’est important pour moi.

J’ai compris que la haute performance ne vient jamais de la tension ou de l’agitation, mais d’un état de clarté. Alors je commence par me recentrer. Je travaille beaucoup la concentration et la respiration. Je l’ai appris bien plus tard, après ma carrière de judoka, même si je le faisais déjà de manière instinctive. Aujourd’hui, je le fais consciemment, parce que je sais le faire. 

J’aime définir ce qui est vraiment essentiel, ce qui va faire basculer la situation. C’est pour cela que, dans ces moments-là, je fais très attention à n’avoir que les bonnes informations. Le surplus d’informations n’est pas bon pour l’énergie. J’essaie donc de garder un espace clair.

Avant une réunion très importante, je prépare mon mental comme avant un combat : respiration, posture, recentrage.

J’ai gardé cette capacité du sportif de haut niveau, du champion, à se mettre dans un tunnel où tu ne laisses rien rentrer, sauf ce qui est important. Je l’ai appris au judo, et je l’ai réappris dans la vie et dans le golf.

Je sais aussi qu’il faut bien dormir, bien s’organiser, déléguer ce qu’il n’est pas primordial que je fasse moi-même. Plus tu deviens un haut dirigeant, plus tu dois déléguer vite : ton énergie, pour prendre de bonnes décisions, doit rester disponible, tu ne peux pas la gaspiller à tout faire.

Et puis il faut savoir pourquoi tu fais ça : pourquoi tu prends cette décision, pourquoi tu dois être fort. L’énergie se met toute seule au bon endroit. 

Tu ne dois pas être guidé par la pression : tu dois être motivé par la mission. Comme au judo : on essaye de ne pas subir, on transforme l’enjeu en opportunité.

C’est ce que j’essaye de faire à chaque fois : être présent, précis, ultra engagé. 

La combinaison clarté, préparation mentale, gestion d’énergie, intention, ça me permet d’être à mon meilleur niveau quand c’est important. 

Je ne laisse rien au hasard.

Comment parviens-tu à concilier ambition professionnelle et équilibre personnel au quotidien ?

Concilier ambition et équilibre n’a jamais été, pour moi, une question de choix entre deux vies, mais plutôt une manière de trouver une cohérence dans l’ensemble. Je travaille beaucoup, vraiment, vraiment beaucoup, et j’assume ce rythme.

Je prends même le temps de pratiquer le golf. Parfois, les gens pensent que quand je vais y jouer, c’est du repos. Mais ils n’ont rien compris : pour moi, le golf, c’est un travail. Je travaille la concentration, la respiration, la maîtrise de soi, la gestion de la pression. C’est une discipline mentale et physique. C’est plus qu’une pause : c’est une manière de progresser complètement. Et en plus, je signe des contrats quand je joue au golf.

Je dors depuis très longtemps cinq à six heures maximum par nuit. Ça me suffit pour être en forme, et ça me permet de vivre plusieurs vies. Je suis entrepreneur, président d’une des plus grosses fédérations, sportif, mari, père. Dormir si peu me permet de lire, de réfléchir, de créer, d’agir. J’ai toujours fonctionné comme ça : intensité, mouvement, curiosité.

J’intègre aussi ma famille dans mon rythme. Quand je pars en déplacement, j’emmène ma femme et parfois mes enfants. Ça préserve l’équilibre. Tu n’es pas en bloc hermétique : tu gardes une continuité. Et ça ne change rien à tes responsabilités : j’ai des engagements envers la fédération, mais aussi envers ma femme et mes enfants. J’essaie d’être présent un peu partout.

Je m’organise: quand je voyage, je travaille, je place mes réunions avec la Fédération de judo, la Fédération internationale, le CNOSF. En 2007, j’ai créé ma première entreprise à l’étranger. Donc très tôt, j’ai appris à vivre et à travailler par blocs dans la journée. Je n’ai pas attendu le Covid pour découvrir la visio comme 90 % des Français.

J’intègre aussi ma famille dans mon rythme. Quand je pars en déplacement, j’emmène ma femme et parfois mes enfants. Ça préserve l’équilibre. Tu n’es pas en bloc hermétique : tu gardes une continuité. Et ça ne change rien à tes responsabilités : j’ai des engagements envers la fédération, mais aussi envers ma femme et mes enfants. J’essaie d’être présent un peu partout.

Je m’organise: quand je voyage, je travaille, je place mes réunions avec la Fédération de judo, la Fédération internationale, le CNOSF. En 2007, j’ai créé ma première entreprise à l’étranger. Donc très tôt, j’ai appris à vivre et à travailler par blocs dans la journée. Je n’ai pas attendu le Covid pour découvrir la visio comme 90 % des Français.

Mon équilibre est différent de celui des autres, mais c’est un équilibre vivant, organisé, assumé. Cette cohérence me permet d’être performant sans me perdre et sans perdre mon travail, mes enfants, ma femme.

Au judo, beaucoup ont perdu, beaucoup de couples se séparent, parce qu’ils sont tellement impliqués dans leur vie de sportifs, de judokas, qu’ils en oublient le reste. Moi, j’arrive à conjuguer le tout. Et j’y arrive mieux aujourd’hui qu’avant : avant, j’avais du mal. Aujourd’hui, c’est clair. J’ai pris de l’âge, j’ai compris qu’il fallait conjuguer le tout : se faire plaisir, faire plaisir aux autres, et travailler avec tout le monde en même temps. Ça, tu ne le comprends pas forcément quand tu es plus jeune.

Dans ton parcours personnel ou professionnel, quelle réussite ou évolution te rend le plus fier aujourd’hui ?

Ce qui me rend le plus fier aujourd’hui, ce n’est pas forcément le résultat visible, c’est le chemin parcouru pour y arriver. Je suis un gamin des quartiers, un enfant de la rue, et absolument rien n’indiquait que je construirais un jour une entreprise internationale ou que je dirigerais une fédération. Personne n’aurait mis un centime sur ce parcours. Ce n’était pas écrit.

Ma première fierté, c’est Ippon Technologies (cabinet de conseil IT internationnal). À la fin de ma carrière de judoka, j’avais zéro diplôme, zéro réseau, zéro argent. À 28 ans, je gagnais 800 euros, c’est tout. Et pourtant, j’ai réussi à bâtir une société de plus de 1 000 collaborateurs, sur quatre continents, avec une culture forte, une mission claire et une influence sur le secteur. Ce n’est pas un miracle : j’ai beaucoup travaillé, avec beaucoup de persévérance et beaucoup de discipline.

J’ai refusé que mon origine définisse mon destin. Je me suis battu comme au judo. Et ce n’était pas écrit non plus que je sois en équipe de France : pourtant, j’y suis arrivé. Je me disais que rien n’était impossible. Et j’avais lu Tony Robbins sur le sujet : on peut venir de nulle part et créer quelque chose de grand.

 Ma deuxième fierté, c’est la transformation de la Fédération Française de Judo. Personne ne pariait sur ma victoire : 5 % de chances, disaient-ils. J’ai gagné l’élection, j’ai redressé la fédération, j’ai changé les personnes dans les équipes. On a impulsé une nouvelle dynamique, on a amené le judo français au sommet mondial. Le résultat est là : premier sport français aux Jeux olympiques à Tokyo et à Paris. Ça n’était jamais arrivé. On l’a fait deux fois d’affilée, avec dix médailles sur quinze à Paris.

J’avais annoncé deux ans avant que j’allais le faire. La presse disait que c’était irréaliste, que j’étais naïf. Et pourtant, on l’a fait. J’ai pris mes responsabilités, j’ai changé ce qu’il fallait changer et je l’ai fait. C’était énorme.

Au fond, ma fierté, c’est d’avoir déjoué tous les pronostics : montrer qu’un enfant des quartiers peut créer une entreprise mondiale, qu’un ancien athlète peut devenir président de sa fédération et la faire devenir première fédération mondiale, avec plus de 600 000 adhérents aujourd’hui. Tout ça, avec beaucoup de courage, beaucoup de travail, et en s’entourant toujours des meilleurs.

Tu peux écrire ta trajectoire, même celle que personne n’avait imaginée. Il faut trouver la capacité à te transformer, à rassembler, à élever les autres et à élever ton organisation. C’est tout ça qui me rend le plus fier aujourd’hui.

Quel principe ou conseil mental aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui veulent se dépasser ?

Mon premier conseil, c’est de ne jamais laisser les autres définir tes propres limites. On vit dans un monde où tout le monde te dit : ce n’est pas possible, tu ne peux pas le faire. En réalité, ils parlent d’eux-mêmes. Ce n’est pas de toi qu’ils parlent. Et ça ne veut pas dire que toi, tu ne peux pas le faire.

Il faut avancer, tout le temps avancer. Il faut croire en toi, même quand personne ne croit en toi. Il faut avancer même quand personne ne te voit avancer, parce que ce n’est pas le regard des autres qui doit construire ta trajectoire.

Ce qui construit ta trajectoire, c’est ta discipline, ta persévérance, ta capacité à travailler quand c’est facile, mais aussi quand c’est dur. C’est quand c’est dur qu’on reconnaît les champions. Il ne faut pas avoir peur de tomber et de te relever. Et tu dois rester lucide quand tu gagnes et quand tu perds.

Mon deuxième conseil, c’est d’avoir un plan, d’être organisé. On ne devient pas champion par hasard. Tu avances quand tu as une vision, quand tu connais les étapes, quand tu as des objectifs mesurables. Tu peux te créer ton rêve, mais il doit être structuré pour devenir réel. J’utilise beaucoup les OKR (méthode de gestion utilisée pour définir et faire le suivi d’objectifs et résultats.), et c’est vraiment ce qui m’importe aujourd’hui.

Mon troisième conseil — le plus important — c’est de t’entourer des meilleurs. Aucun champion ne réussit tout seul. Il faut une équipe solide, compétente, plus compétente que toi. Moi, je me suis entouré de gens plus brillants que moi en informatique, en communication, en finance. J’étais bidon dans ces domaines. C’est ça qui permet d’évoluer et de progresser.

Et mon dernier conseil, c’est de toujours, toujours progresser. Lire, apprendre tous les jours. Apprendre de nouvelles choses pour être meilleur. S’autoformer, se former, se former encore.

Travaille dur, forme-toi dur, entraîne-toi, structure-toi, entoure-toi, et avance malgré tout ce qui peut se passer. On ne choisit pas d’où on part, on peut partir de n’importe où. Mais on choisit où on va, et le chemin qu’on prend. Applique les principes du judo : Jigoro Kano avait tout compris.